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Lisbonne
Après une nuit au camping de Lisbonne, je commence à plier mes affaires quand il recommence à pleuvoir. Est-ce le déluge annoncé par le serveur à Santa Cruz? Pour l'instant pas vraiment alors, je m'élance vers l'aéroport. Mais effectivement 10 min après, il pleut beaucoup. L'itinéraire vers l'aéroport est plat mais les pistes cyclables sont très mal faites, elles s'arrêtent soudainement, reprennent plus loin parfois derrière un mur, bref, c'est incompréhensible. J'arrive à l'aéroport trempé de nouveau. Je commence à démonter les pédales et l'une des deux résiste bien 10 min, j'emballe le vélo et me présente au comptoir. L'emballage ne leur plait visiblement pas, mais ça passe. Par contre il ne passe pas dans le rayon X. Je dois démonter la roue avant, heureusement qu'il me reste un collier de serrage dispo pour attacher la roue au cadre.
Je m'inquiétais de monter dans l'avion trempé mais avec la pluie torrentielle, tout le monde est trempé rien quen parcourant les 50m qui nous séparaient de l'avion. Le steward nous accueille avec ce message "Bienvenue à bord du navire Transavia à destination de Nantes".
Sintra - Lisbonne
Sintra (51 km)
Dernier jour de vélo et bonne nouvelle, même si le ciel est gris, il ne pleut plus.
Je visite rapidement le petit port d'Ericeira et ses bateaux à sec
Cette ville est surtout réputée pour être une des capitales du surf
En milieu de matinée, je m'adonne à mon pêché mignon : café + pastel de nata
Souvent les bars ne paient pas de mine mais à l'intérieur, c'est joliment décoré et très fréquenté
la côte est toujours aussi découpée mais comme on se rapproche de Lisbonne, il y a plus de monde, donc ça donne ça : des maisons collées les une aux autres.
J'avais deux options : soit continuer par Cabo da Roca et suivre le Tage jusqu'à Bélem ou soit passer par Sintra et rentrer en train à Lisbonne. Le temps est très moyen, je m'arrête à Praia das Maças (plage des pommes !), j'y mange du poulpe aux "Grelos" et je monte à Sintra en suivant le tramway
Beaucoup de touristes à Sintra, mais cette ville est unique
avec ses palais un peu partout dans la ville
En fin d'après-midi, j'embarque non sans mal mon vélo dans le train et je rejoins le camping. Fin de l'aventure !
Ericeira
Ericeira (58 km)
Ce camping est vraiment très étrange : il faut insister pour payer et pouvoir sortir
la zone camping est un terrain vague. Mais c'est pas cher du tout.
Il fait humide ce matin et je commence par rouler le long de la plage sur ce paletage
ça grimpe direct. Dans les villages, on a l'impression parfois de revenir des années en arrière
Je me perds parfois même avec le GPS
et parfois le nom du village est tout à fait approprié
Vers 11h00, il commence à crachiner puis vers midi, c'est de la bonne pluie. Je me réfugie dans une patisserie, café, glace, journaux,... en attendant que ça passe. Ça ne passe pas. Je pousse jusqu'à Santa Cruz pour manger. J'en profite pour discuter avec le serveur qui a travaillé au Sénégal. Il m'annonce que la pluie va s'intensifier vers 16h00 mais que le pire est pour après-demain et que ce sera le déluge.
Je repars, il me reste 25 km que je ferai sous une pluie battante. Je coupe par la route pour éviter trop de dénivelé
et après 2 heures sous la pluie, j'arrive enfin à Ericeira trempé, trempé, trempé. Ma veste n'est pas étanche, mon pull est trempé.
Au camping d'Ericeira, malgré la pluie c'est la grosse fête locale avec grosse musique populaire. Je trouve un coin tranquille et je mets toutes les affaires dans le seche-linge car dans mon malheur ce camping est très équipé. Je me rentre dans ma tente très tôt avec un bon bouquin. La pluie ne s'arrêtera qu'à l'aube
Areia Branca
Praia da Areia Branca (93 km)
Il fait un peu moins chaud aujourd'hui, ce qui n'est pas plus mal, car mes mains souffrent de ce soleil
Il faut tout d'abord contourner la lagune d'Obidos qui fait une vingtaine de kms de long
et au bout de la lagune se dresse Obidos et ses remparts
ça grimpe pas mal pour y accéder et je traverse le village à vélo. C'est pas facile avec le monde. Nous sommes un mercredi matin en mai, je n'ose pas imaginer ce que cela donne un weekend en été ! La spécialité, c'est une liqueur de cerise servie dans des verres en chocolat : la Ginjinha
et sur un petit pont de bois qui ne tenait plus guère que par un grand mystère et deux piquets tout droits. C'était ça ou faire un grand détour
Après des traversées de lotissements pas construits, de golfs pleins d'Européens du Nord puis de tenues maraîchères pleines d'Européens du Sud, j'arrive à Baléal, où je profite de la terrasse pour manger un Bifana et prendre une bière
tout en regardant les élèves des nombreuses écoles de surf
Puis j'arrive à Peniche, port de pêche le plus à l'Ouest d'Europe
La pointe est très sauvage, encore plus qu'au Croisic
Après encore quelques reliefs bien raides, j'arrive à Praia da Areia Branca. Le camping est très bizarre, occupé principalement de mobile-homes tous bachés en beige. Mais je suis à 20 m de la plage
Je m'offre un somptueux repas avec vue sur mer et vin frais pour le prix d'un menu Big-Mac en France
Et je ne sais que choisir comme dessert entre la bave de chameau et la sciure. Je ne me refuse rien, je prends une île.
Foz do Arelho
Foz do Arelho (49 km)
Une fois couvert de crème solaire, je quitte Nazaré, et dès la sortie ça grimpe dur...
en à peine 5 km, je suis déjà à 180 m d'altitude
mais rien à dire, le paysage est maginifique
le guide m'emmène sur des chemins que je suis content de faire un jour de beau temps et avec un VTT
mais les paysages méritent vraiment le coup. L'impressionnante plage de Gralha n'est pas accessible de la route
Autre curiosité : São Martinho do Porto avec sa baie très protégée des vagues et du vent
La baie fait un demi-cercle parfait. J'en profite pour déjeuner de 1 kg de Mexilhões com Batatas Fritas (moules-frites) qui semble être une nouveauté ici.
Après quelques sévères grimpettes, j'arrive à Foz do Arelho, à l'embouchure de la lagune d'Obidos
Il y a beaucoup de vent, ce qui ne décourage pas les baigneurs
et surtout pas les kite-surfeurs.
J'abandonne l'idée d'aller faire un tour à Caldas da Rainha. Il fait trop chaud
Je me prépare une Feijoada que je partage avec mes nouveaux amis.
Nazaré
Nazaré (50 km)
Petite étape aujourd'hui sous un soleil radieux. Il faut absolument que je trouve de la crème solaire pour mes mains
La nuit fut très calme au camping. Quasiment personne à part quelques mobil-homes
Première étape à Praia da Vieira, on en est encore désensabler les rues.
Puis une longue piste cyclable toute droite sur des dizaines de kms. Les herbes qui envahissent la piste dégagent une délicieuse odeur.
Quelques dénivelés quand même pour accéder aux plages
vers midi, j'arrive à Nazaré par la partie haute (O Sitio) située à 110 m et qui domine la baie
Après m'être installé au camping, je descends en ville vers la plage
qui sont vendus directement sur place
Je teste l'eau et sans grande surprise, elle est froide !
Le phare devant lequel les plus grandes vagues du monde ont été surfées. Ce ne sera pas pour aujourd'hui, il fait un temps splendide et la mer est vraiment calme
Les vieilles dames portent toujours le costume traditionnel et cela ne semble pas être du folklore pour les touristes.
Pedrogão
Pedrogão (89 km)
La nuit fut très agitée à cause du vent qui soufflait très fort, mon vélo est tombé juste à côté de la tente.
Je quitte le camping après un petit déjeuner léger. Dès que j'atteint l'autre côté la ville, le vent tombe. Le camping se trouve à la sortie des gorges du Mondego, ce qui doit créer un effet Venturi assez puissant.
A partir d'aujourd'hui, j'utilise le guide de Ecovias do Portugal très pratique avec sa description succinte du parcours mais surtout la trace GPS. Je rejoins donc les rizières de l'estuaire du Mondego. Les cigognes ont colonisées les pylônes, l'Alsace est battue à plates coutures
A Tentúgal, je goûte la spécialité locale judicieusement appelée Pastel de Tentúgal, une crème aux oeufs dans une pâte feuilletée
Je traverse des champs que l'on inonde abondamment, probablement des rizières.
J'arrive à Montemor-o-Velho, absolument déserté en ce dimanche qui est également le jour de la fête des mères
Comment on dit "Je like" en Portugais ? "Ah moi, j'aime !"
C'est la fête au village mais il est encore un peu tôt même si le cochon grillé avait l'air excellent
Je poursuis un peu et il n'y a plus que des tracteurs amphibies dans des rizières à perte de vue. Je commence à avoir chaud et à souffrir de coups de soleil. Dans le village de , je m'arrête au restaurant O Pescador et demande dans mon portugais approximatif si je peux manger. Il faut attendre 45 min. J'hésite mais je ne suis pas sûr de trouver quoi que ce soit ensuite (ce qui s'avèrera judicieux) donc j'attends et après une certaine attente devant une bière, on me sert un bife (steack) gigantesque.
La route ensuite est assez vallonée et je commence à souffrir des coups de soleil, je mets un chemise à manches longues mais je n'ai pas pris de gants.
Il y a des grandes pistes cyclables avec des accès compliqués ou inexistants. Et j'arrive au camping de Pedrogão. Je paye et on ferme derrière moi. Il est 18h00 ! J'ai eu de la chance car il n'y pas un camping à 40 km à la ronde !
Voilà, j'ai rejoint la côte. La mer est assez agitée.
Après un délicieux bar grillé dans le seul restaurant ouvert de la ville, je pars faire un tour sur la plage. Les bateaux ne sont plus hissés par des boeufs mais des tracteurs, par contre les pêcheurs partent toujours de la plage et quand on voit les vagues, ce ne doit pas être évident tous les jours.
Je fais un tour dans la station balnéaire, la saison n'a pas commencé, tout est désert et envahi par le sable
Coimbra
Coimbra (57 km)
Finie la grimpette, je redescends vers Coimbra.
J'étais le seul campeur parmi les 5 clients du camping. On est en montagne, donc il fait frais à l'aube et mon duvet est plutôt pour l'été. Je me réchauffe avec un petit déjeuner au réchaud.
puis visite rapide de Luso, station thermale un peu désuète
mais bon, l'eau doit avoir des vertus exceptionnelles pour qu'on en remplisse des dizaines de bidons de 5 l.
Moi qui pensait descendre, je commence par monter sur une route forestière sur l'autre versant de la Serra do Buçaco. Les Portugais devaient être au courant de mon passage car ils ont eu la gentillesse de m'encourager en mettant mes initiales un peu partout. Charmante attention !
Vers midi, après une belle descente, je longe la rivière Mondego sur une route tranquille. Il commence à faire très chaud.
Une fois installé au camping, je profite de l'après midi pour visiter la ville universitaire de Coimbra, dont voici le campus
le jardin botanique et l'aqueduc
Le soir, je décide de manger dans un restaurant de quartier (Dona Elvira) qui ne paie pas de mine mais à l'intérieur, les serveurs sont en uniforme, le repas est excellent et très copieux, le vin du Dão est un délice et à la fin du repas, le resto est plein. J'ai eu une place parce que j'étais seul. Comme partout au Portugal, il y a des écrans partout et j'ai mis du temps à comprendre pourquoi tout le monde me regardait à une certaine table. J'étais simplement dans l'axe de l'écran qui diffusait du football !